mardi 26 avril 2011

Trans'Mauges - Episode I

Il faut être un peu inconscient pour se lancer dans un raid de quatre-vingts kilomètres alors que ce sera sa deuxième sortie VTT de l'année après sept mois d'arrêt. On a beau avoir terminé la saison précédente sur le cent des Monts d'Arrée, cela ne parait guère raisonnable, mais on est pas Tabayo pour rien alors hauts les coeurs.

Cela faisait un peu plus d'un mois et demi que j'étais inscrit. Je pensais rouler sérieusement pendant ces six semaines, faire deux ou trois sorties de cinquante bornes histoire de rappeler au jambes et au fessier ce que cela fait d'être sur un VTT. Malheureusement j'ai du me contenter d'une sortie à la rando de La Renaudière (forcément) que j'ai terminé par la route tellement je n'avais pas les jambes... Quinze jours avant la première étape de Tans'Mauges, pas de très bonne augure.

C'est donc un peu inquiet que je me suis lancé sur le circuit tracé par les Déraillés ce dimanche matin. Le départ étant indiqué entre huit heures et huit heures trente pour le raid, j'étais dans les starting blocks pile à l'heure mais plusieurs raideurs (pour ne pas dire tous les autres) étaient déjà partis, ayant retiré leurs paquetages dès l'ouverture des inscriptions des autres rando. No problemo, a priori, je n'étais pas là pour faire une course, juste comme je craignais de finir limite délai cela m'aurait donné une marge supplémentaire.

Donc, muni de ma plaque de cadre et d'une micro boîte de biscuits (contenu quasi exhaustif du sus-dit paquetage), je m'élançais. Chemins plats et roulants pour commencer, excellent pour se dérouiller les gambettes, ponctués de quelques côtes histoire de chauffer gentiment et surtout de quelques ondées de dix à quinze minutes, inquiétantes pour la suite du parcours.

Arrivé au premier ravito, après vingt bornes, grosse déception, un quartier d'orange, un carreau de chocolat et une rondelle de banane ! Jamais vu pire ravito sur une rando, même sur une organisée par des non cyclistes. Un bon plein de sucre lent la veille au soir (une platrée de nouille quoi) et le petit dèj' pas trop loin, je me suis retenu de sortir une barre de céréales du sac mais il s'en ait fallu de peu.

Les vingt kilomètres suivants sont restés dans le même esprit que les vingt premiers (y compris une bonne saucée), à savoir des chemins roulants, quelques côtes et un sol un poil plus glissant du aux quelques ondées, mais dans l'ensemble pas de difficultés majeures. Le deuxième ravito s'est révélé correct. Là un des Déraillés à annoncer au petit groupe qui se trouvait là en même temps que moi que nous avions passé le plus facile et que les difficultés allaient arriver. J'aurais préféré l'inverse...

Et il ne nous a pas menti, effectivement après quatre ou cinq bornes, les bosses se sont succédées et la technicité s'est marquée avec notamment un parcours santé genre slalom dans un bois, si petit que j'en suis encore à me demander comment on a fait pour y parcourir cinq kilomètres. Bref à soixante les jambes étaient nettement moins fraîches et je me désespérais de voir enfin le troisième ravito qui n'est arrivé que quatre bornes plus loin. Heureusement celui-ci était digne d'un raid.

La quinzaine de kilomètres pour finir a été la plus longue, parti bon dernier ou presque et finissant sur une boucle réservée au raid, je n'est plus vu personne et même si je roulais en solo, voir d'autres riders fait quand même se sentir un peu moins seul, surtout que cette boucle démarrait à l'entrée du May et nous faisait nous en éloignée pour finalement y revenir par le côté opposé.

Particularité un peu surprenante et pas très pratique (c'est le moins que l'on puisse dire) de l'organisation, le lavage des spads quelques centaines de mètres avant la ligne d'arrivée/départ, le repas final (tout à fait correct et très gentiment servi par les Déraillés) sur le site des inscriptions et les douches sur celui du lavage des vélos.

Au final une bonne rando avec un fléchage quasiment sans faute qui permet de s'essayer aux longues distances pour les débutants et de dérouler tranquillement pour les autres. Soixante dix-neuf et demi au compteur et quatre-vingt un au GPS pour neuf cents mètres de dénivelé positif et autant en négatif. Je ne ferais pas cent bornes pour la faire mais je fais confiance à la sympathique équipe des Déraillés pour s'améliorer (l'épreuve est encore jeune) et je serai là en 2012 pour le vérifier in vivo.