samedi 1 mai 2010

Et de deux...


Aujourd'hui je m'tate la boule de g'neil comme on dit chez moi, vais-je vous gratifier de mes quelques lignes hebdomadaires ou bien alors vais-je innover... Une idée trotte et fait son chemin mais ce n'sera pas encore pour cette fois-ci (vous deviez déjà vous en doutez puisque vous êtes entrain de me lire).

Lançons nous donc dans le résumé au combien palpitant de mes aventures VTTistiques...

Et voilà, sous prétexte que c'est le premier mai, on traine au lit, tant pis, va encore falloir courir pour ne pas partir à la ramasse, revenir à pas d'heure et se taper la tronche tout l'après'm.

Dix minutes de trajet, oui je sais c'est mesquin de prendre la voiture pour si peu mais ceux qui connaissent le chemin entre La Renaudière et Roussay savent à quel point il peut être risqué de se lancer dans une bonne grosse rando avec ce même chemin à faire en plus au retour.

Me voilà donc aux inscriptions presque frais et dispo, en tous cas bien moins patraque que la semaine dernière, normal, à part une nuit mauvaise comme d'habitude, pas d'abus hier soir. quarante neuf ou cinquante cinq (je vous passe le détail des plus courts, sans intérêt), on verra bien selon la difficulté.

La difficulté, parlons-en, à peine parti, une superbe descente, chouette, sauf que pas moyen de se lâcher avec tous les trous de sabots qui émaillent la trace, zut et encore c'est pas vraiment ce qui m'est venu à l'esprit sur le moment, juste après, arrivée dans un pré, non fauché, re-zut, et en plus les mêmes nids de poule, hola, va pas falloir que ça dure comme ça trop longtemps parce que mon dos et mes cuisses i' vont pas t'nir le choc...

Nous continuons, j'essaye de rouler le plus rond possible sans perdre le rythme pour survoler les difficultés mais c'est dur, nous suivons bientôt la Moine pour arriver au petit pont de bois si cher à Yves et le traverser, c'est chaud, il va falloir remonter vers Mon Canada et fatalement un peu plus loin, le chemin des pêcheurs ! Cette rando s'annonce vraiment comme une coriace...

Rien n'y manque, toutes les pentes que nous avons l'habitude de descendre, nous les montons.

Après le premier ravito je me fais dépasser par trois gaillard affûtés comme des couteaux de boucher mais comme ils roulent de front, il me procure un appel d'air non négligeable et du coup il ne me déposent pas, au contraire, je suis même obligé de freiner par moment (c'est l'effet peloton). Un peu plus tard, un nouveau groupe nous dépasse, ceux-ci roulent beaucoup plus vite mais mes trois lascars décident de prendre leur roue et du coup je me fais violence et je colle aux tétines de tout ce petit monde. Nous roulons à un rythme éfreiné, les kilomètres défilent, je ne sais pas à combien nous roulons, faute de compteur (bah non c'est mort, va falloir investir) mais cela me rappelle ma fin de rando sur le soixante dix l'année dernière, sauf que là cela dure beaucoup plus longtemps. J'arrive même à prendre des relais mais à un moment donné nous arrivons sur une portion recouverte de gros graviers qui me freinent comme du sable, aïe, c'est là que je vois la différence de niveau entre eux et moi, ils me mettent cinquante mètres sans que je puisse rien faire. Je les rattrape à la faveur d'un doute sur le fléchage qui les a fait ralentir et nous reprenons notre cavalcade jusqu'à une petite côte qui se termine sur un pont de chemin de fer et là j'explose, pas moyen de les suivre, ils finiront sans moi mais je suis bien content d'avoir réussi à rester aussi longtemps avec eux et à cette allure.

C'est vraiment pénalisant de pas avoir de compteur, je ne sais pas où j'en suis. Je me retrouve au pied du château de Tiffauges de l'autre côté de la Sèvre prêt à remonter vers Torfou lorsque j'entends un affreux bruit de passage de vitesse à la hussarde, à peine le temps de me dire que la chaîne ne va pas aimer et elle casse. Heureusement ce n'est pas de moi dont il s'agît. En voilà un qui n'est pas rentré s'il n'a pas une petite attache rapide pour réparer. "On est plus très loin là ?" me demande-t-il. Mais c'est que même en ligne droite, deux bornes pour rejoindre Torfou plus une dizaine derrière pour rattraper Roussay, en marchant c'est pas gagné. il n'a rien pour réparer ! Depuis le temps qu'on vous dit de ne pas partir sans un minimum de matos... Bon, p't-être que moi avec une attache en place plus deux de secours dans le sac j'abuse un peu, n'empêche que lui aujourd'hui, il est bien content d'avoir cassé juste devant ma roue, je lui file une de mes précieuses aggrafes et mon numéro de bigophone (on verra bien, c'est pas pour le prix, c'est pour le principe). Il repart  d'un bon coup de pédales dans la côte mais je le dépasserai peu de temps après.

La suite du parcours est difficile, pas à cause des montées, mais parce nous traversons de longues portions de terrains défoncés et malgré les suspensions (réglées dur sur mon spad) je commence à ressentir une douleur lancinante dans le bas ventre.

J'arrive bientôt en vue du clocher de Roussay et du panneau d'entrée d'agglomération, celui qui se trouve sur la route de Torfou mais alors que j'imagine déjà un retour en quelques minutes à la voiture, j'aperçois alors une flèche qui m'indique la direction opposée au bourg ! Encore une fois l'absence de compteur se ressent cruellement car mon moral s'effondre d'un coup, combien de kilomètres me reste-t-il encore ? En fait je vais encore rouler pas loin de dix bornes à mon avis et me prendre encore de sérieux dénivelés dont deux montés impossibles autour du centre de plongée de Roussay (impressionnant cela dit en passant).

Lorsque j'en finis enfin avec ma petite sortie, un collègue à qui je demande l'heure à l'aire de lavage me réponds midi... mais j'suis parti à huit heures et quart... ouais, mais me rassure-t-il elle faisait un bon soixante !

Vavoum, j'avais pas prévu aussi long ce matin mais bon, j'y suis arrivé avec de belles grimpettes et un sacré sprint de plusieurs kilomètres et avec seize de moyenne c'est pas si mal pour ma cinquième sortie de l'année. Si ce n'était que j'ai bein peur d'avoir perdu més deux précieûses avec toutes ces secousses, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes VTTistiques.