mardi 20 octobre 2009

J'ai eu chaud...

Sept heures trente, eh merde !

Je comptais bien sur la proximité de mon objectif du jour pour gagner un peu de sommeil ou à tout le moins un peu de cocooning en ce dimanche matin mais là j'ai un peu enfumé le réveil, certes une demie heure c'est pas la mort mais je vais être obligé de courir pour ne pas complètement me décaler et ça s'paiera tôt ou tard...

P'tit dèj' avalé en dix minutes, à peine plus pour me laver les crocs et enfiler mes fringues, une, deux, trois, combien de couches ce matin ? La météo a annoncé cinq et en général il fait toujours deux voire trois degrés de moins par chez nous...

Heureusement tout était prêt depuis hier après-midi, juste le spad a charger sur le porte vélo et ma carcasse dans l'auto... Ouah la vache ! Je ne m'étais pas trompé, ça caille vraiment, première sortie automnale, voire même hivernale, ça change des dernières semaines, il faudra ménager les muscles pendant les premiers kilomètres sinon...

Huit heures et quart, inscrit et prêt à rouler, pas grand monde d'arrivé pour l'instant, le froid y est sans doute pour beaucoup, je commence à mouliner, l'air est glacial, j'ai les doigts gelés et pas seulement eux, tout le reste aussi, les muscles sont durs, le souffle court, ça va vraiment être dur...

Depuis quelques kilomètres je suivais deux riders au rythme proche du mien, si ce n'était la bise qui me fait pleurer les yeux derrière mes lunettes dés que j'accélère un peu ou que le dénivelé passe un tantinet dans le négatif et me brouille la vue m'obligeant à ralentir sous peine de vautrage, je les aurais rattrapé depuis un moment mais voilà qui est fait à la faveur d'une épingle un peu technique suivie d'une petite relance. La discussion s'engage rapidement, ils me sentaient sur leurs basques depuis déjà un certain temps. La température de cette belle matinée ensoleillée est sur toutes les lèvres. Nous allons rouler de concert encore quelques minutes, moi derrière pour ne pas trop me taper l'incruste, mais leur allure ne me convient pas tout à fait. Dans une petite côte je me place en tête histoire de faire un peu l'effort à mon tour mais ils ne suivent pas bien longtemps, irais-je trop vite... on verra bien. A peine le temps de souffler qu'un petit raidillon apparaît au détour d'une nouvelle épingle, celui-là va faire faire mal mais pas question de ralentir, le coeur s'accélère, le sang afflue, je ne sens plus le froid hormis les arpions qui restent cruellement congelés, irais-je trop vite ?..

La pente diminue, nous sommes au sommet d'une petite butte, rien pour s'abriter du petit vent qui balaye les champs nus, je sens mes muscles qui durcissent et une barre en plein milieu du ventre, le voilà le p'tit dèj' avalé trop vite, il m'a rattrapé, une petite brume cache les premiers rayons du soleil, le sol est blanc et je ne tourne plus rond, mes deux ex compagnons sont revenus, puis repartis...

Les kilomètres qui suivent me paraissent longs, interminables, bientôt vingts bornes et toujours pas de ravito, j'ai besoin de m'arrêter un peu, de marcher pour rétablir la circulation dans mes pieds et manger un peu pour me refaire une santé et repartir d'un (je l'espère) bon pied.

Encore six mille mètres avant d'arriver à la pause, bon sang mais je suis à la moitié du parcours, c'est pas vrai qu'il n'y aura qu'un ravito sur un circuit de cinquante et un kilomètres ?!

Je suis vénère, j'avale tout sans dire un mot et je reprends le large. Tiens revoilà les collègues du début, une crevaison, ce n'est pas le premier que je vois entrain de réparer et sans doute pas le dernier, les chemins sont encore jonchés de la taille des haies, et les branches à terre dardent leurs épines traitresses. Ils ont ce qu'il faut, un salut rapide et je poursuit mon chemin, ils ne me rejoindront pas, la petite pause m'a bien requinqué je roule maintenant à une bonne allure...

Le parcours est plutôt agréable dans l'ensemble, pas trop de route, quelques difficultés mais pas trop, un peu de technique, cette randonnée du boudin se révèle plus agréable que dans mon souvenir. Mais qu'est-ce que c'est qu'ce raffut ? Holà, s'il continue à croiser sa chaîne comme ça il ne va pas finir lui, tout à droite d'un côté et tout à gauche de l'autre. Je me permets un petit conseil amical sur le risque de croiser de la sorte et la conversation s'engage, ça fait du bien, j'en profite pour souffler un peu et évoquer des souvenirs communs sur les précédentes randos ? Nous nous séparons bientôt, le quarante cinq file tout droit, je tourne, à nouveau seul. Je finis un peu à bloc avec le secret espoir de le rattraper avant l'arrivée, peine perdue, mais j'en ai remis une petite couche.

Voilà la salle, une bonne odeur de grillade nous accueille, le temps de laver le spad et j'irai me substanter. Un petit kir, un excellent boudin, parfait après quarante neuf bornes parcourues à la moyenne de vingts kilomètres pas heure.

Je récupère ma monture garée devant la porte... pneu avant à plat, j'ai eu chaud, heureusement la voiture n'est pas très loin, décidément c'est la loi des séries.